L'édito d'Abo. La mort dans l'âme.
« La mort dans lâme »
A lheure ou le débat, tous les débats sur lEurope fleurissent, linformation est partagée comme jamais, au gré des forums, des chats, des blogs, on peut vérifier quune frange au moins de la population sest emparée des médias avec force et conviction. Ceux-là même qui sont les passeurs didées quant à eux sont cette année ciblés plus encore. Les journalistes, grands reporters en majeure partie, que ce soit en Irak ou Côte dIvoire
servent désormais par la menace quon fait peser sur eux la cause de nouveaux communiquant de la terreur plate. Parfois même cest en creux quon devine les revendications des preneurs dotage, à leur silence. Ils souhaitent tout simplement quune menace sourde délimite des zones de non information, coupées du monde. Assassinats, enlèvements définissent une nouvelle identité des journalistes, non plus par le média quil représente, par la qualité de leurs infos, mais par leur seule existence. Cela nous prouve que la terreur ne reconnaît aucun privilège. Il y avait déjà lindifférence de nos médias, qui souvent abandonnent des continents entiers à leur sort, indifférence motivée par le manque dattrait dun sujet ou la concurrence déloyale de sujets people plus rigolos, il y avait aussi lincompétence de certains et bien dautres problèmes de concentration de la propriété de vendeurs darmes, de biens, de colonnes à la une. Aujourdhui faire de linfo dans le monde revient à préserver son indépendance dans un océan dhypocrisie, de copinage et surtout de menace comme le souligne reporters sans frontières. Pour quelques milliers de sujets sur le tsunami combien sur le Darfour, sur le Sida en Afrique et dans le monde ? 28 millions de mort en 2005 est un chiffre, mais il mérite une analyse autrement plus approfondie, et même si lIrak est au centre de nos préoccupations, cest juste une question de proportion.
Linfo serait-elle en train de changer de forme ? Ce serait souhaitable. En tout cas lexpansion des nouveaux supports comme les blogs posent un tas de questions auxquelles les professionnels se devront de répondre. On peut dire tout et nimporte quoi sur le web, il nexiste pour lheure pas de chartes des journalistes amateurs, cest à lécrémage quon jugera la propagande de la véritable info mais cest une source supplémentaire de diffusion et donc de répercussions.
Pour lheure les français semblent se montrer satisfaits de leurs journalistes. Souhaitons que cela dure et que lémotion perceptible depuis lenlèvement de Florence Aubenas et Hussein Hanoun en Irak ne soit pas la seule cause de cet intérêt. Car demain encore ce soutien sera vital, pour que ce ne soit pas la mort dans lâme, lesprit lourd de trouille que les passeurs de lucidité continue à traquer linfo où quelle se trouve.